22 Juillet 2012
Bonjour à tous en ce beau week end de soleil retrouvé ,
bonne lecture :
Alors que beaucoup de personnes dépressives ont honte de leur état et envient le « courage » des autres, ma vision est exactement inverse.
Je considère au contraire qu’il faut être fier d’être dépressif, malgré la terrible douleur que cela cause. Et avant de vous parler des solutions à la dépression, nous allons procéder à une distribution de médailles :
Si vous êtes dépressif, vous méritez tout d’abord la médaille de la générosité.
En effet, une étude de Cambridge publiée en 2007 a montré une corrélation entre la tendance à la dépression et la capacité à éprouver de la peine pour autrui. (1)
Plus vous êtes sensible à la détresse des autres, plus vous vous souciez de votre entourage, plus vous vous inquiétez des malheurs du monde, plus vous avez de risque de faire une dépression.
Cette découverte remet radicalement en cause la vision de la personne dépressive comme étant un égoïste centré sur ses petits problèmes.
Elle explique la plus forte incidence de la dépression chez les femmes.
Il traîne dans le cerveau de nos contemporains une autre idée ridicule et dépassée : c’est que seule la douleur physique, provoquée par des blessures par exemple, est réellement difficile à supporter, la douleur morale étant plus ou moins « imaginaire » ou « dans la tête ».
On sait aujourd’hui que c’est faux :
Lorsque vous subissez un intense malheur, votre sentiment de désespoir, votre envie de vous échapper, d’en finir avec cette peine qui vous fait vraiment mal, ne sont pas imaginaires. Vous souffrez réellement comme si vous aviez une blessure sur le corps. Une étude réalisée aux Etats-Unis a montré que, lorsque vous souffrez moralement, ce sont les mêmes zones de votre cerveau qui sont activées que lorsque vous êtes (physiquement) torturé.
De plus, beaucoup de dépressions s’accompagnent d’intenses douleurs physiques localisées dans le ventre, le crâne, la poitrine, la gorge ou les articulations.
Autrement dit, un dépressif a autant de mérite de résister à sa situation qu’un supplicié. S’il crie ou pleure, c’est normal.
Vous pouvez donc légitimement être fier de parvenir à vivre avec cette douleur, y compris si elle vous empêche de mener votre vie habituelle, car qui oserait demander à une personne en train de se faire torturer de continuer à accomplir son travail et ses obligations familiales comme si de rien n’était ??
Pour cette raison, vous méritez donc, tout autant que la médaille de la générosité, la médaille de la résistance.
C’est une chose qu’on ne dit pas assez mais, si vous êtes déprimé, c’est que vous êtes intelligent.
En effet, votre état prouve que, contrairement à bien d’autres, vous vous servez de votre cerveau pour analyser la situation.
Celle-ci vous déprime ? Mais c’est la preuve de votre lucidité ! Les gens croient que la vie dans notre société est facile parce que notre société est riche. Mais riche ne veut pas dire heureuse ! Et objectivement, la situation est dure pour beaucoup de personnes.
Non seulement le deuil et la maladie sont toujours aussi difficiles à supporter aujourd’hui qu’autrefois, mais la croissance du PNB semble n’avoir pas fait grand chose pour diminuer l’agressivité quotidienne (au volant, dans la rue…), la solitude (un foyer sur deux est une personne seule dans les grandes villes), le chômage, les divorces, toutes causes majeures de dépression.
Votre état dépressif prouve donc que vous êtes capable de regarder la réalité en face, de l’analyser avec lucidité, et vous méritez donc aussi la médaille de l’intelligence.
Si vous êtes déprimé, et que vous parvenez malgré tout à survivre (ce qui doit être votre cas puisque vous êtes en train de lire cette lettre), c’est que vous méritez aussi la médaille du courage.
Je le dis sans ironie : vous êtes un héros, une sorte d’Indiana Jones, mais en plus courageux car vous affrontez des périls beaucoup plus durs.
En effet, Indiana Jones, une fois découverte l’Arche Perdue, pouvait retourner dans sa confortable université américaine, au milieu des belles étudiantes et des jeunes gens bien élevés. Nos grands-parents, qui ont connu « l’enfer des tranchées » survivaient en rêvant à ce petit paradis qu’était la ferme ou le village familial, les vertes prairies, l’eau des sources claires, les chaudes soirées d’été, le crépitement du foyer, les vergers, les bals, les « jeunes filles en fleur ». On peut toujours dire que ce « paradis » n’en était pas un : ça ne fait rien, l’important était l’image que les grognards, les poilus, les déportés, s’en faisaient. C’est ça qui les faisait « tenir » et c’est donc ça qui compte.
La plupart de nos contemporains, aujourd’hui, n’ont plus cette perspective. Les épreuves qu’ils affrontent sont moins violentes, mais plus sournoises et surtout, sans réelle issue. Ils n’attendent pas la fin de la guerre pour que la vie puisse redevenir paisible, comme avant. Beaucoup sont privés de cette perspective de « retour au pays » qui, même si elle était souvent illusoire, maintenait la flamme de l’espoir allumée dans des millions d’âmes.
Au contraire : les sombres prédictions économiques, la perspective de l’apocalypse nucléaire, le spectre de la disparition de nos civilisations sous l’effet d’une guerre totale nous met dans cette perspective absolument atroce de nous dire que, aussi dur que soit le monde dans lequel nous sommes, il vaut mieux nous y accrocher car demain pourrait être pire !!
Tous les ingrédients sont donc réunis pour que, au moindre accident de parcours (deuil, maladie, séparation, dispute, chômage…), l’esprit se dérègle et tombe « en dépression ».
Mais encore une fois, si cela vous arrive, c’est bien normal ! Vous n’êtes pas du tout « malade » ! Tel le boxeur qui a été mis par terre par un direct qu’il n’avait pas vu venir, vous avez le droit de tomber à terre. L’important est de ne pas y rester définitivement.
Nous allons donc aborder des moyens originaux de vous en sortir, sans médicaments.
J’ai précisé « moyens originaux » parce que je vais vous épargner tous les « trucs » classiques que vous retrouvez partout sur Internet : faire du sport, prendre le soleil, avoir une activité sociale, suivre une psychothérapie (de groupe ou non), faire du yoga, se faire masser ou encore prendre du millepertuis.
Voyons des approches moins fréquemment décrites, mais qui pourraient vous rendre service :
L’EMDR, ou eye movement desensitization and reprocessing, promue par feu Dr David Servan-Schreiber, qui nous a quitté voici un an.
Il s’agit d’une technique qui consiste essentiellement à bouger les yeux, selon un enchaînement précis, pour modifier votre état émotionnel.
Le phénomène fut découvert par hasard, par la psychologue américaine Francine Shapiro, lors d’une promenade en mai 1987. Elle s’aperçut que ses « petites pensées négatives obsédantes » disparaissaient quand elle faisait aller et venir rapidement ses yeux de gauche à droite. Il ne lui en fallut pas davantage pour proposer l’exercice à ses collègues, l’expérimenter auprès de ses patients et créer l’EMDR, avec des résultats éclatants – notamment pour les états de stress post-traumatique (ESPT) subis par les victimes de conflits, d’attentats, de violences sexuelles ou de catastrophes naturel.
Selon le Dr Servan-Schreiber :
« C’est le traitement le plus controversé depuis la révolution de la psychanalyse et celle, plus récente, des antidépresseurs. Dans les années 1980, une étudiante en doctorat à Menlo Park, Francine Shapiro, a découvert que les mouvements oculaires rapides permettaient d’atténuer des souvenirs traumatiques en les remplaçant par des images et des pensées nouvelles. Quinze ans de recherche plus tard, les résultats de l’EMDR pour traiter les troubles post-traumatiques sévères se révèlent supérieurs à ceux des médicaments et beaucoup plus rapides que les psychothérapies classiques ou comportementales. Névroses de guerre, conséquences d’un viol, d’un séisme ou d’un accident : 80 % des sujets se disent guéris en trois séances. Ensuite, un suivi de quinze mois montre que les effets bénéfiques persistent bien au-delà du traitement. » (1)
Asseyez-vous le dos droit, sur le bord d’un chaise, mains sur les cuisses, dans une position confortable et digne. Concentrez-vous sur les sensations de votre corps, et essayez de trouver des mots pour décrire comment vous souffrez :
Que se passe-t-il en vous ? Par où vos émotions négatives commencent-elles ? Quel est l’enchaînement des « idées noires » qui se succèdent dans votre tête ? A quelle heure vous réveillez-vous la nuit et quelles sont habituellement les premières pensées dévalorisantes sur vous-mêmes qui vous viennent à l’esprit ?
Où cela vous fait-il le plus mal physiquement ? Est-ce que c’est la gorge, le ventre, la poitrine, la tête ?
Ne cherchez pas uniquement les idées négatives ou les douleurs et parlez aussi des choses neutres ou positives que vous ressentez, s’il y en a. Couchez tout cela sur le papier. Peu à peu, vous pouvez ainsi apprendre à apprivoiser votre douleur (dont nous avons vu plus haut qu’elle est absolument réelle), et mieux vivre avec elle. Vous vous rendrez compte que la dépression n’est pas vous, mais que ce sont des idées qui, pour un temps, vous accompagnent dans la vie que vous menez par ailleurs.
Il n’est pas nécessaire que votre analyse soit lue par quelqu’un d’autre. Pour en savoir plus, un site spécial a été créé par le département de psychologie de l’université de Louvain, en Belgique : www.cps-emotions.be
Chaque fois que vous subissez un stress, cela provoque dans le sang une décharge d’adrénaline, de noradrénaline et de cortisol, des hormones sécrétées par les glandes surrénales.
Cette décharge hormonale déclenche le transfert de vos réserves en minéraux et oligo-éléments stockés dans les organes et les muscles vers votre sang. Votre corps cherche ainsi à mieux supporter le stress, et à en compenser les effets. Cette réaction est efficace sur le coup, mais il faut savoir que ces minéraux et oligo-éléments seront ensuite en grande partie éliminés par les urines, les jours suivants.
Lorsque vous subissez un important choc émotionnel (deuil, accident, licenciement, séparation…), le stress se maintient. Les décharges hormonales continuent. Mais vos réserves de minéraux et d’oligo-éléments s’épuisent. Au fur et à mesure que les jours passent, vos glandes surrénales continuent à sécréter leurs hormones sous l’effet du stress, et vos réserves en minéraux et d’oligo-éléments s’épuisent.
Votre capacité à surmonter votre stress diminue. Vous ressentez fatigue, puis fatigue nerveuse qui se manifestent par des palpitations cardiaques, des troubles gastriques, des troubles intestinaux, des maux de tête et des vertiges qui accentuent encore votre stress. Une déperdition supplémentaire de minéraux et d’oligo-éléments se prolonge, inévitablement.
Peu à peu, votre système s’emballe et vous allez vers la dépression, par auto-amplification du phénomène !
La solution, vous l’avez devinée, consiste à reconstituer votre capital en minéraux et oligoéléments, au fur et à mesure que vous traversez l’épreuve, et donc de consommer ces nutriments. Mais attention, il est crucial également de consommer les vitamines qui vous permettent d’assimiler les minéraux (sans quoi ils sont évacués par les urines et les déjections), des acides aminés et acides gras qui assurent la rétention des minéraux dans vos tissus et entretiennent la production hormonale afin qu’elle ne s’épuisent pas, elles non plus.
Attention, cependant, ce que je vous donne ici n’est qu’une « roue de secours » nutritionnelle pour faire face aux difficultés de la vie. L’essentiel n’est pas là, mais dans les choix et les solutions personnelles que vous trouverez pour développer votre système complet de protection, impliquant une vie de famille équilibrée, une base géographique pour vous ressourcer en cas de coup dur, des économies, une passion, un projet de vie…
Je ne peux aborder ces sujets ici car chacun devrait faire l’objet en lui-même d’une lettre complète (sans compter que je suis censé m’en tenir aux sujets purement médicaux…)
Néanmoins, j’espère vous avoir donné quelques pistes utiles avec cette lettre et, je vous le promets, je reviendrai sur le sujet.
A votre santé !